10 juillet 2023  |

Entre ChatGPT, les algorithmes et les voitures qui se conduisent toutes seules, on ne peut le nier : un futur dans lequel l’intelligence artificielle (IA) est omniprésente n’est plus très loin. À certains égards, l’intelligence artificielle est déjà très présente. Ce n’est pas pour rien que des experts ont récemment lancé un cri d’alarme pour encadrer le développement de cette nouvelle technologie.  

 

En effet, sans cadre, l’intelligence artificielle pourrait être une véritable menace à la démocratie et pourrait aussi aggraver les inégalités sociales. Même encadrée, l’impact de l’intelligence artificielle sur le travail se fera éventuellement sentir. Dans une certaine mesure, elle en a déjà !  

 

 

Les impacts positifs de l’intelligence artificielle dans le milieu du travail 

 

Bien utilisée, l’intelligence artificielle peut faciliter et accélérer le labeur de beaucoup de travailleurs, notamment grâce à un accès et à une analyse des données beaucoup plus rapide. 

 

  • Accès à des données et des modèles prédictifs beaucoup plus rapidement 

L’intelligence artificielle appliquée à la recherche pourra faire économiser énormément de temps puisqu’elle peut traiter et analyser des données beaucoup plus rapidement qu’un humain. Un dirigeant d’entreprise pourra prendre des décisions d’affaires plus rapidement en ayant accès à des modèles prédictifs en quelques clics de souris. Il en va de même pour les avocats qui pourront effectuer leur jurisprudence plus rapidement. Établir un diagnostic potentiel pourra aussi être facilité pour les médecins, qui n’auront pas à éplucher eux-mêmes des centaines de recherches publiées. L’intelligence artificielle pourrait même vous aider à établir un budget qui vous convient. 

 

  • Des communications facilitées 

Le monde des communications est déjà très imprégné par l’intelligence artificielle. ChatGPT et des programmes comme Deepl permettent de rédiger et de traduire des documents très rapidement. Il y a bien sûr un certain risque d’erreur, mais la marge d’erreur est de plus en plus réduite. Dans une certaine mesure, la traduction et l’interprétation peuvent déjà se faire sans intervention humaine. 

 

Il y a un enjeu très clair au niveau des emplois plus créatifs. Par exemple, plutôt qu’une équipe de dix auteurs de séries télévisées, un producteur pourrait décider d’embaucher un seul auteur et le faire travailler avec un programme d’intelligence artificielle. 

 

 

Les effets négatifs de l’intelligence artificielle dans le milieu du travail 

 

Comme tout outil, l’intelligence artificielle pourrait être utilisée à mauvais escient, et c’est là que résident la plupart des effets négatifs potentiels. Par exemple, un employeur pourrait utiliser l’intelligence artificielle pour exercer un contrôle démesuré sur ses employés. La programmation des systèmes d’intelligence artificielle étant faite par des humains, des biais et préjugés pourraient être répétés. À petite échelle, les hypertrucages (deepfake en anglais) peuvent faciliter la fraude. À grande échelle, elles peuvent enduire des populations entières en erreur, ce qui pourrait aussi avoir un impact sur les milieux de travail. 

 

 

5 types d’emploi particulièrement touchés : 

 

Nous sommes encore beaucoup dans la spéculation à savoir quels seront exactement les impacts de l’intelligence artificielle sur le travail. Toutefois, certaines tendances sont déjà visibles et il est très probable qu’elles se poursuivent, particulièrement pour les 5 secteurs suivants. 

 

Le service à la clientèle : plusieurs entreprises offrent déjà à leurs clients un service de conversation par chat qui se fait avec une intelligence artificielle, avec plus ou moins de succès. Il est probable qu’à mesure que la technologie se développe, le nombre d’emplois requis en service à la clientèle diminue.  

 

Les travaux créatifs : tous ont déjà vu circuler sur les réseaux sociaux des illustrations ou des photos générées par intelligence artificielle. Il s’agit rarement de chef-d’œuvre, mais plusieurs entreprises pourraient décider de se contenter de ce type de visuel plutôt que d’engager un graphiste. Il faut aussi noter que ces images générées se font à partir de créations déjà existantes, et ce, sans respecter les droits d’auteurs des créateurs.   

 

Les ressources humaines : le recrutement soutenu par l’intelligence artificielle est déjà assez répandu, surtout au sein des plus grandes entreprises. En effet, c’est un programme d’intelligence artificielle qui fait le premier tri des candidatures, à partir d’un algorithme prenant en compte certains mots clés. Cette réalité a déjà un effet sur les chercheurs d’emplois qui doivent adapter la rédaction de leur curriculum vitae. 

 

La logistique et la planification : tous les emplois ayant à faire avec la logistique et la planification seront affectés par l’intelligence artificielle, car cette dernière permet d’analyser toute une variété de données en peu de temps. Par exemple, établir les routes pour des camions de livraison se fait déjà avec des outils comme MAPS.ME et Google Map. La tendance n’ira pas en ralentissant et pourra prendre en compte d’autres données. 

 

Le transport : des voitures se déplaçant elles-mêmes existent déjà à San Francisco et l’on pourrait imaginer que ce type de service pourrait remplacer la majorité des taxis. Des camions de livraison se conduisant tous seuls existent également déjà au Canada, les premières flottes ayant fait leurs livraisons sans chauffeur de sécurité en octobre 2022. 

 

De plus, pratiquement toutes les tâches répétitives et monotones pourront être exécutées par un programme d’intelligence artificielle. Par exemple, un simple outil comme Siri et Alexa permet déjà de faciliter la gestion des messages, la rédaction de courriels et la prise de rendez-vous.  

 

 

Bien sûr, l’intelligence artificielle ne pourra jamais remplacer l’humain à 100 %. La résolution de nouveaux problèmes nécessitera toujours l’intervention de cerveaux humains. Les tâches demandant un haut niveau d’empathie ne pourront jamais être complètement remplacées par des machines. Même si les emplois créatifs sont menacés dans une certaine mesure, la créativité initiale aura toujours besoin d’un élan humain. 

 

Cette nouvelle réalité demandera aussi aux travailleurs de plusieurs secteurs de se familiariser avec les programmes d’intelligence artificielle. En effet, les emplois qui ne seront pas remplacés demanderont fort probablement de savoir collaborer avec ce type d’outils. En bref, nous ne nous retrouverons pas tous sans emploi du jour au lendemain, mais il faut bel et bien s’attendre à une restructuration dans le monde du travail. Avec l’automatisation, le nombre d’heures de travail d’une journée normale pourrait être considérablement plus bas. Il reste à voir si nous saurons nous adapter à cette nouvelle réalité sans que le travailleur moyen en paie le prix. 

 

Partager cet article